Les écossais veulent se prononcer sur un « Brexit »

C’est la boîte de Pandore de David Cameron. La nouvelle Premier ministre écossaise, Nicola Sturgeon, qui prendra ses fonctions le mois prochain en remplacement d’Alex Salmond, a déclaré ce mercredi dans un discours qu’une sortie du Royaume Uni de l’Union européenne devrait être décidée par à la fois par un référendum général au sein du Royaume Uni, complété par un autre dans chacune des nations qui composent le pays : l’Angleterre,  le pays de Galles, l’Écosse et l’Irlande du Nord.

Selon le Premier ministre britannique, David Cameron, un référendum sur un « Brexit » semble désormais inévitable, mais lors du referendum sur l’indépendance écossaise le mois dernier, il a évoqué le Royaume-Uni comme étant une «famille des nations», « un partenariat de nations égales ». Selon Sturgeon, cette notion signifie que les autres membres de la famille peuvent également avoir leur mot à dire dans ce qu’elle appelle «une telle décision fondamentale», et à laquelle elle est personnellement opposée :

Je ne pense pas que l’UE soit parfaite. Loin de là. Des changements et des réformes urgents sont nécessaires d’urgence. Mais je crois –fortement – que nos intérêts sont mieux servis au sein de l’UE et non en dehors. L’impact d’une telle sortie serait catastrophique pour nos emplois et pour l’économie. Et qu’une telle décision soit prise contre notre volonté serait démocratiquement indéfendable.

Or, le Royaume-Uni n’a jamais semblé plus proche d’une sortie de l’UE qu’aujourd’hui. Cameron s’est engagé à organiser un référendum qui pourrait signifier la fin de l’adhésion à l’UE si les Tories (conservateurs) sont encore au pouvoir en 2017. Le résultat qu’un tel référendum pourrait recueillir semble maintenant clair. Les Britanniques sont agacés par l’UE, et les sujets d’irritation ne manquent pas. Ainsi, ils contestent actuellement une rallonge de 2,1 milliards d’euros que leur réclame Bruxelles actuellement  pour compléter le budget de l’UE.

L’UKIP pour le « Brexit »

Cette crispation a largement participé au succès grandissant du parti europhobe UKIP, qui milite pour le « Brexit ». Au fil du temps, le renversement de cette tendance apparait de plus en plus compromis. Le Premier ministre a rejeté l’idée que chaque nation qui compose le Royaume Uni pourrait tenir son propre référendum : « Nous sommes un Royaume-Uni et il y aura un seul référendum pour ou contre l’adhésion. La décision se fera sur la base de la majorité de ceux qui iront voter ».

Il n’empêche : le Premier ministre britannique a ouvert une boite de Pandore et il se retrouve coincé dans une impasse dont il peut difficilement sortir. Si maintenant les Écossais, des Irlandais du Nord et les Gallois ont le droit de s’exprimer au cours d’un référendum qui leur serait propre – alors que Cameron n’est lui-même pas du tout favorable à l’idée d’une sortie de l’UE, et qu’il a proposé l’idée d’un référendum pour apaiser l’opposition (et saper la montée en puissance de l’UKIP qui menace de plus en plus les partis politiques traditionnels) – cela pourrait bien être son Waterloo.

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